01-06-2010

Ce week-end je suis allé camper avec Clarrie et sa famille, pendant deux jours, sur la côte à l’Est de Port Hedland, qui se trouve au bout d’une longue piste sableuse. Nous étions une petite quinzaine. Le premier soir Clarrie et un de ses fils sont revenus avec une dinde sauvage, qui a été plumé sur place et cuite à la façon aborigène, dans le sol, recouverte de braises et de sable. Pour accompagner, Lizzie Jones, la femme de Clarrie à préparé un Damper, un pain aborigène cuit lui aussi dans le sol ; la consistance de la pâte doit être parfaite pour ne pas que le sable colle dessus…A l’origine le damper est préparé avec des grains moulus de spinifex, remplacé par de la farine depuis. Ce dîner à été une véritable fête, les enfants couraient partout en se menaçant avec les pattes de la dinde, tout le monde étaient de bonne humeur, et j’ai été accepté comme un ami. Ce genre de réunion familiale est un moment privilégié pour les aborigènes, beaucoup de savoir se transmettent pendant ces moments entre les générations. Nous avons dormi à la belle étoile, les matelas étalés près du feu. Nuit fraîche. La journée suivante, tout le monde s’est affairé à la pêche. Les petits sont revenus avec des crabes, des poissons plats pêchés à la lance. Les adultes ont attrapés des poissons chats et autres espèces, eux aussi cuits dans la braise, accompagné de damper. Un large pot repose en permanence sur le feu, rempli d’eau et de sachets de thé noir, au fil de la journée chacun peut venir tremper sa tasse. J’ai été l’allumeur de feu attitré, tout le monde était impressionné par mon allume-feu, tige de métal que je gratte pour faire des étincelles. Dans la journée un membre d’un Mob différent à attrapé une belle tortue marine, qui a fini comme la dinde d’hier, mais je n’ai pas pu y goûter. Seuls les aborigènes ont le droit d’en prélever, car cela fait partie de leur alimentation depuis des siècles. La fin de journée à été plus frugale, Clarrie est rentré bredouille de la chasse au kangourou, et les poissons n’ont pas été assez nombreux pour remplir nos estomacs affamés. Les enfants et moi-même avons passés une bonne partie de la soirée devant le feu pour nous protéger du froid, en rêvant à des pizzas, McDo pour certains, glaces et autres…Il a fait trop froid pour pêcher de nuit.

Nous sommes repartis au petit matin le ventre vide, juste un thé pour petit déjeuné, et un inoubliable moment pour moi. Sur le chemin du retour, Clarrie m’a demandé si je voulais venir au carnaval de Punmu, dans dix jours. Cela durera 5 jours, 2000 personnes attendues venant des communautés de la région du Pilbara et au-delà. Punmu se trouve au cœur des terres des gens de Martu, à 600 kms de Port Hedland, dans le ‘Great Sandy Desert’, au bout d’une longue piste sableuse. Je verrai l’état de la route, je ferai peut être faire l’aller-retour à vélo par la suite.

This week-end I have been camping with Clarrie and his family for 2 days, on the coast, Est of Port Hedland, at the end of a long sandy track. We were about 15 people. The first night Clarrie and one of his son came back with a bush turkey, feathered on the spot and cooked on the aboriginal way, in the ground, covered by embers and sand. To eat with it, Lizzie Jones, Clarrie’s wife, prepared a Damper, a traditional aboriginal bread cooked in the ground also; the texture of the paste must be perfect to avoid the sand to stick on it…Before the damper was made with spinifex crushed seeds, replaced since by wheat flour. This diner has been a real fest, the kids runned everywhere threaten each other with turkey’s paws, everybody was in a good mood, and I was accepted as a friend. This kind of family meeting is a special moment for aboriginal people, lots of the knowledges are transmitted between generations on those occasions. We slept under the stars, the mattresses spread by the fire. Chilly night. The following day, everybody went fishing. The little kids came back with crabs and flat headed fishes caught with a spear. The adults caught cat fishes and other species, cooked on embers. A large pot sit all the time on the fire, filled with water and black tea bags, all along the day, everyone comes and dive his cup. I have been the fire lighter, everybody was impressed by my flint. During the day a different Mob caught a marine turtle, which ended like the turkey, but I couldn’t try it. Only aboriginal people are allowed to catch them, it’s part of their diet since centuries. The end of the day was not full on, Clarrie came back from hunting without kangaroos, and the fishes haven’t been enough to fill all our stomachs. The kids and I spent the evening by fire dreaming about food and sweets… It’s been too cold for night fishing.

We left the camp early in the morning with empty bellies, jus a tea for breakfast, and an unforgettable moment for me. On the way back, Clarrie asked me if I was interested to join them to the Punmu carnival, in ten days. It will lasts 5 days, 2000 people are going from all the communities of the Pilbara region, and beyond. Punmu is at the heart of the Martu people land, 600 kms of Port Hedland, in the ‘Great Sandy Desert’. I will see the state of the road, I might cycle it later.










27-05-2010

Aujourd’hui pour mes 31 ans, j’ai invité Clarrie, sa femme et le petit Clarrie à manger le gâteau que j’ai fait pour l’occasion, autour d’un feu avec tous les profs. Dans la journée la classe de Jeannette a fait de nombreux dessins en mon honneur. J’ai passé un bon moment mais ma famille et mes amis me manquaient beaucoup. Clarrie m’a annoncé qu’il m’emmenait camper en famille ce week-end, pêcher et chasser, j’ai vraiment hâte.

C’est deux dernières semaines, j’ai pu initier de nouvelles activités à l’école. J’ai entre autre préparé un diaporama de mes photos et présenté mon projet à vélo, ce qui a éveillé la curiosité de certains qui étaient timides avec moi. Ensuite j’ai expliqué classe par classe mon quotidien sur la route, en chargeant mon vélo et en leur expliquant l’utilisation de mes nombreux accessoires. Ma démarche les intrigue toujours, ils se demandent tous pourquoi je n’achète pas une voiture… J’ai maintenant une complicité avec beaucoup des enfants, surtout les plus jeunes. J’ai également préparé un atelier de modelage sur terre glaise pour les plus âgés, sur plusieurs semaines.

Autrement j’ai eu l’occasion de rencontrer Bob et Kase, un couple qui travaille dans la ‘Mulyie station’ à 20 kms d’ici. Bob s’occupe de bétail sur une superficie immense, et prend soin des puits disséminés sur la station pour abreuver les vaches. Les profs viennent ici parfois le week-end pour se détendre et boire un verre, la communauté étant ‘sèche’, il est interdit d’y introduire de l’alcool. En arrivant il faut surtout ne pas oublier de klaxonner pour être sûr qu’ils enfilent des vêtements…avant d’être accueilli par les kangourous.

Today for my 31, I invited Clarrie, his wife Lizzie and his son the little Clarrie to eat the cake I made, around a fire with all the teachers. During the day, Jeannette’s class did some drawings for me, it was really nice. I had a good time but I missed my family and friends. Clarrie told me also he invited me next week end for camping with his family, fishing and hunting. I look forward to it.

The last two weeks, I initiated new activities at school. I prepared a photo slideshow of my trip by pushbike, which attracted the curiosity of few kids. After that I explained in each class my daily life on the road, showing on my bike how I use the accessories. Some of them still ask why I didn’t buy a car… I am now closer with a lot of the kids, especially the youngest. I also prepared a sculpture workshop with clay, for the teenagers.

However, I met Bob and Kase, a couple who works in the ‘Mulyie station’, 20 kms away from here. Bob looks after the cattle on a huge land, takes care of the wells all around the station to make sure the cows have enough water. Sometimes, the teachers come here for a drink, the community is ‘dry’, which means the alcohol is forbidden. When we arrive at the station at any time, we have to horn to be sure they wear some clothes…before being welcomed by kangaroos.





10-05-2010

Je suis à la communauté depuis maintenant une semaine et cela ce sa passé plutôt bien. L’équipe enseignante est composée de 3 profs, Jeannette, Becks et Jenny et de la directrice Kate. Lionel effectue la plupart des travaux, et Ryan, le copain de Becks prépare les repas et les cours de sport. Je vis actuellement avec Jeannette mais je vais changer de maison chaque semaine avec les différents profs.

Pour résumer mes journées, je commence vers 6h30 du matin avec Ryan pour préparer le petit déjeuné conçu spécialement par Megan Lewis. Les aborigènes rencontrent très souvent des problèmes de nutrition, comme le cholestérol et le diabète, dû à leur organisme qui supportent mal cette nourriture occidentale, eux qui étaient habitués à la nourriture que leur offrait le bush. Ryan prépare donc une nourriture biologique à base de viande et d’ingrédients sans gras ni sucre. Moi je presse tout les jours un jus de carotte, céleri, pomme et mandarine, qu’ils n’aiment pas généralement, mais c’est bon pour eux. Ensuite les enfants arrivent vers 7h30, se coiffent, se débarbouillent et choisissent un vêtement à se mettre sur le dos avant de manger. A 8h30 c’est l’heure de l’école, alors je passe dans les différentes classes pour aider à faire lire ou surveiller.

La communauté de Warralong est nomade et porte le nom aborigène de 'KARNTIMARTA'. Les enfants sont parfois absents car ils partent plusieurs semaines ou mois avec la famille pour visiter des proches, dans les régions désertiques alentour. Les enfants peuvent toutefois intégrer les écoles au gré des mouvements. La langue principalement parlée dans la communauté est le 'NYANGUMARTA', mais aussi le 'MARTU' plus 2 autres langues. Ce sont des dialectes bien distincts et la plupart des gens se parlent dans leur propre langue mais se comprennent entre eux. Les différents Mobs ou groupes de peau sont, Purungu, Panaka, Karimarra et Milangka. Wikipédia1 Wikipédia2.

Membre du

groupe de peau

peut seulement

épouser un membre

du groupe de peau

Les enfants

seront

Panaka

Karimarra
(Garimara)

Milangka

Purungu

Milangka

Karimarra
(Garimara)

Karimarra
(Garimara)

Panaka

Purungu

Milangka

Purungu

Panaka

Il y a juste une chose que je regrette, la communauté et les profs ne se mélangent pas souvent, ne partagent pas de repas ensemble, personne ne semble se connaître profondement, séparés par une distance culturelle. Les conditions d’hygiènes sont aussi très difficiles, un peu partout entre les maisons des carcasses de voitures se mêlent avec des déchets. Cela donne un sentiment de tristesse et d’abandon lorsque l’on arrive la première fois. Au centre, entre l’école et les maisons il y a un terrain de basket, je commence à y aller tous les soirs pour passer plus de temps avec les enfants et tenter de les connaître un peu plus, mais cela va prendre du temps pour instaurer un climat de pleine confiance.

Ce soir sur ce même terrain de basket, Clarrie Robinson, un des Elder du camp à réuni la communauté pour régler le problème de la présence à l’école pour les enfants. Tous les Mobs étaient assis par terre séparément, argumentant à voix basse. Nous sommes invités exceptionnellement à y assister. A la fin j’ai pu rencontrer Clarrie, il m’a souhaité la bienvenue et est l’ami de Megan.

I am at the community since a week now, and everything is ok. The teaching team involves 3 teachers, Jeannette, Becks and Jenny, and the principal, Kate. Lionel does most of the work outside, and Ryan, Becks’s boyfriend prepares the meals and does the sport class. At the moment I live with Jeannette but I will change houses every week with different teachers.

For an average day, I start at 6.30 am with Ryan to prepare the breakfast especially made by Megan Lewis. Aboriginal people generally encounter some health issues like cholesterol, cardiovascular diseases and diabetes, due to the western culture, unhealthy for their body which used to bush tucker. Then Ryan prepares a fat free and sugar free food, with meat and vegetable base. I press every morning a juice with carrots, celery, apples and mandarins, which they don’t like for some, but it’s good for them. After that, kids arrive, brush their hair, clean their face and choose a t-shirt before eating. At 8.30 am school begins, so I go in every class to give help, assisting and taking care.

The community of Warralong is nomadic and its aboriginal name is 'KARNTIMARTA'. The kids are sometimes out for weeks or months because their family visits other members in the desert area. However, they can attend to school in other community in spite of their journey. The main language in this community is 'NYANGUMARTA', but also 'MARTU', plus 2 other languages. They are different but everyone understands each other by talking his own dialect. The different Mobs or Skin groups are Purungu, Panaka, Karimarra and Milangka. Wikipedia1, Wikipedia2.

Member of

skin name

Can only marry
member of

skin name

Children will be

Panaka

Karimarra
(Garimara)

Milangka

Purungu

Milangka

Karimarra
(Garimara)

Karimarra
(Garimara)

Panaka

Purungu

Milangka

Purungu

Panaka

There is just something I regret, the community and teachers don’t mix often, don't share some meals together, no one seems to know each other deeply, separate by a cultural distance. The hygiene conditions are also really hard, some cars wrecks mix with rubbish. It gives a feeling of sadness and abandon when we arrive the first time. In the middle, between school and houses, there is the basketball field, where I go more and more at night to play with the kids, to know them a bit more in other conditions.

Tonight on this field, Clarrie Robinson, one of the elders, united the whole community to fix some issues, like the attendance at school for kids. All the mobs were sitting on the floor, separate, arguing each other. We are exceptionally allowed to come. At the end I met Clarrie, he welcomed me. He is a friend of Megan.








03-05-2010

Aujourd’hui lundi, Lionel, le partenaire de la principal de l’école doit venir me chercher à South Hedland pour m’emmener à la communauté de Warralong.

Je suis parti de Karijini jeudi matin après une nuit trop courte, j’ai pour la première fois roulé mercredi soir de nuit, jusqu’à 23h à la lampe frontale. La nuit l’activité animale est plus forte, j’ai dû faire attention aux araignées, serpents et dingo qui rôdent un peu partout. Le matin en reprenant l’embranchement de la route principale, le vent m’a cloué sur place, toujours dans le mauvais sens. J’ai bataillé sur une quarantaine de kilomètres jusqu’au dernier road house avant Port Hedland, le temps de faire le plein d’eau et acheter de la nourriture grasse, dégoûtante et horriblement chère. Le vent s’est calmé dans la journée, et la route à commencé enfin à être descendante. Le soleil tapait très fort à mesure que j’avançais, il faisait environ 40°C avec un fort taux d’humidité, le paysage est devenu totalement plat et vide. En fin de journée j’en avais assez, envie de finir cette partie, de me reposer le week end en ville. A la nuit tombante c’est une crevaison qui m’a fait abandonner, après avoir fait 150 kms, mon record depuis le départ. Le lendemain j’étais plus que jamais déterminé à finir dans la journée les 170 kms, j’ai rapidement réparé ma roue et suis reparti motivé comme jamais. Le vent s’est levé très rapidement, me freinant de moitié. A ce rythme je ne me faisais pas d’illusion. Le vent a soufflé de face tout le long de la journée, mon moral au plus bas, de l’eau chaude pour seule boisson, et une route droite qui semblait ne jamais défiler. J’ai dû rouler de nuit à nouveau pour arriver à South Hedland, totalement hagard et l’entrejambe inflammé par le frottement de mon short. 167 kms dans la journée, il m’a fallu rouler pendant 9h. Je ne réalise pas vraiment avoir fait les 320 kms en deux jours. Maintenant repos bien mérité.

Today Monday, Lionel, the school principal’s partner, has to come to pick me up in South Hedland to go in the Warralong community.

I left Karijini on Thursday morning after a too short night, I for the first time cycled at night on Wednesday, until 11 pm with a head lamp. At night the wildlife activity is at its high, I had to be careful with spiders, snakes and dingoes which wander around. In the morning when I reached the turn off of the main road, the wind stopped me, always on the wrong direction. I battled for 40 kms until the last roadhouse before Port Hedland, for filling the water and buying fat overpriced junk food. During the day the wind went down and the road down hill. The sun hit hard and the humidity made my ride difficult with 40°C. The landscape became flat and empty. I just needed to stop and rest, being in town quickly. At dusk, a flat tyre made me give up, at 150 kms for the day, my record since departure. The following day I was determined to finish the 170 kms the same day, I quickly fixed my wheel and started motivated. I had a face wind all day long, I thought I couldn’t make it, my mood really down, only some hot water to drink and a straight road which seemed to never change. I had to cycle at night again to arrive in South Hedland, after 167 kms, 9h. My short rubbed my jewels all day, I just needed to stop and lay down. I don’t realize I have done 320 kms in two days. I deserve a good rest.