21-10-2010
10-10-2010
30-09-2010
Après 10 jours passés à Kununurra, je repars avec Nicola, une cycliste qui vit à Darwin et que j’ai rencontrée à Broome. Elle m’a demandé de m’accompagner sur une petite partie de mon voyage et j’ai accepté. Nous avons franchi ensemble la frontière des territoires du nord pour nous diriger vers Timber Creek, à environ 240 km. C’est agréable de rouler à deux, de s’encourager, mais compte tenu que Nicola n’était pas lourdement équipé, je transporte l’eau pour deux. Le vent souffle très fort de face, ça rend la progression très difficile, et la chaleur est étouffante. Le deuxième jour, je n’arrive plus à cuire nos repas sans me brûler ni à avaler mes pâtes, l’humidité rend la chaleur difficile à supporter. Pour nous ravitailler en eau, des voitures s’arrêtent pour nous proposer de remplir mes bidons, ça donne lieu à de longues discussions mais ça aide à faire passer les journées. Sur la route il n’y a pas beaucoup de monde, et le paysage est parfois ennuyeux. Le dernier jour nous décidons de faire les 115 km d’un seul coup, et nous profitons de la soirée pour éviter les grandes chaleurs. Nous sommes récompensés par une journée de repos au bord d’une piscine à Timber Creek avant que Nicola reparte en bus pour Darwin, elle reprend le travail le lendemain. Il ne me reste que très peu de kilomètres pour arriver à Darwin, moins de 1000, et je suis en avance sur mon calendrier, je me rend compte que j’aurais pu passer plus de temps dans les communautés aborigènes. En même temps la saison humide est déjà en train de s’installer, j’aurais eu du mal à traverser certaines régions inondables et j’aurais essuyé des pluies torrentielles.
After 10 days spent in Kununurra, I start riding with Nicola, a cyclist from Darwin whom I met in Broome. She asked to join me on my trip for a little while and I accepted. We crossed the Northern Territory together to reach Timber Creek, about 240 km away. This is nice to be 2, to cheer each other, but because she is not heavily equipped, i have to carry the water for 2 people. The head wind blow really strong, it makes our ride very difficult, and the heat is suffocating. To find water, some cars stop to propose to fill my tanks, which start some long discussions but it’s nice to have a chat to handle the long days. On the road there isn’t a lot of people and the landscapes are not really exciting. The last day we decide to do the 115 km to arrive in Timber Creek, we take advantage of the cool evening to avoid the big heat of the day. We are rewarded with a lazy day by the pool in Timber Creek before Nicola goes back to Darwin by bus, she starts working the following day. There is few kilometres to go until darwin, less off 1000, and I am early in my planning, I realize that I could spend more time in aboriginal communiuties. At the same time the wet season is starting to settle, I would have troubles to cross some flooding areas and I would face some torrential rains.
21-09-2010
Je suis actuellement à Kununurra après une traversée des Kimberley par la Gibb River Rd, de 800 kilomètres de pistes.
Je suis d’abord parti de Broome et rejoins Derby en 2 jours. Le Kimberley est une région encore sauvage passable en 4x4 durant la saison sèche, et qui se transforme en terres inondées durant la saison humide. Pendant cette saison les crocodiles d’eau de mer remontent les rivières et habitent les lieux. Certaines rivières sèches deviennent des torrents déchaînés de plusieurs mètres de profondeur, inondant la plupart des routes.
Ma traversée a duré 13 jours environ. Il a fait en moyenne 38°C et jusqu’à 40°C sur la deuxième moitié du parcours. L’humidité est montée à 80%, rendant mes journées étouffantes, du levé du soleil à son couché. La nuit le sol brûlant diffusait la chaleur emmagasinée la journée, ça a rendu cette traversée fatigante. L’eau dans mes bouteilles était brûlante, et j’ai dû boire près de 13 litres chaque jour. Sur la première moitié, il y avait de magnifiques gorges à visiter. L’accès était parfois difficile car les pistes sont très rarement entretenues. Les 4x4 sur le sable et terre battue provoquent de profondes ondulations, qui à vélo réduisent la vitesse au pas. Impossible de s’asseoir sur la selle, car ça secoue beaucoup trop. Parfois j’ai été obligé de rouler dans la savane épaisse à côté de la route pour pouvoir avancer et ne pas abîmer le vélo. La largeur totale de la route est en mauvais état, auquel il faut ajouter les cailloux pointus et le sable qui m’a valu plusieurs chutes. Ça a été finalement plus dur mentalement que physiquement. Il m’a fallu aussi traverser 3 rivières, d’une profondeur de 40 cm. Mon régime alimentaire était composé encore et toujours de pâtes au thon, ce qui m’a parfois donné la nausée. Je suis arrivé à la fin de la piste affaibli car j’ai sauté des diners.
J’ai pu assister chaque soir à une accumulation de nuages et de gros orages avec éclairs, dû au refroidissement brutal de la température. Je n’ai eu qu’une seule nuit de pluie.
J’ai pu voir de près des crocodiles d’eau douce, des serpents, des traversées de kangourous, beaucoup d’araignées qui adoraient se cacher dans mes sacs ou sous ma selle de vélo. J’ai aussi trouvé un ami, un petit goana qui un soir m’a observé pendant 2h depuis son rocher tiède, à 30 cm de moi, lorsque je cuisinais, jusqu’au couché.
Quelques fois des touristes se sont arrêtés gentiment ; surtout par pitié ; pour m’offrir du coca frais, parfois des bières…toute boisson glacée est bonne à prendre.
J’ai pu aussi me baigner dans certaines rivières, où même l’eau est chaude, nettoyé par des centaines de petits poissons...
Mes pneus ont souffert avec les cailloux coupants mais je n’ai pas crevé, juste le crochet d’un de mes sacs qui a lâché sous les vibrations et le poids, j’ai pu réparer.
I am now in Kununurra after the crossing of the Gibb River Rd through the Kimberley, 800 kilometers of severe unsealed roads and tracks.
First I reached Derby in 2 days. The Kimberley is a huge area, still wild, possible by 4wd during the dry season, and which becomes a wetland with the wet. During the monsoon, saltwater crocodiles come up the rivers and inhabit the land. Some of the dry creeks become torrential with several meters of water depth, flooding most of the roads.
My crossing lasts 13 days. The temperature was about 38°C, but reached 40°C the second part. The humidity went up to 80%, making my days harder, from dawn to dusk. At night the hot ground diffused the heat of the day. The water in my bottle was boiling, and I had to drink about 13 litres everyday. On the first half it was some nice gorges to visit. The access was sometime difficult because of the non-maintained tracks. The 4wd on sand and soil make some deep corrugations, which reduces the speed to walk. Impossible to sit on my saddle, due to the shakes. Sometimes I had to cycle in the thick savanna to get some speed and to don’t wreck my bike. The whole width of the road is covered by corrugations, sharp rocks and sand, on what I fell several times. It’s was definitely harder mentally than physically. I had also to cross 3 rivers, but max 40 cm deep. My diet was composed still by pasta and tuna, with gives me now nausea, so I ended on this road a bit dizzy by missing few diners.
I could witness every evenings a build up of clouds, storms and lightning, due to the drop of temperatures. I had only a night of rain.
I could see some fresh water crocodiles, snakes, kangaroos, lots of spiders who loved to hide in my bags or underneath my saddle. I also found a friend, a little goanna. He observed me for 2 hours, 30 cm away from me while I cooked.
Sometimes some tourists stopped kindly to offer me some cold drinks, sometimes beers… everything cold is welcome…
I swam in some warm rivers, cleaned by hundreds of little fishes…
My tires suffered with sharp rocks, but I hadn’t any punctures, just the hook of one of the panniers came off, I could repair.